Voici l'homme

Posted on Apr 7, 2007

L’un des inconvénients de vivre à Paris (pour moi en ce moment), c’est les trajets interminables, en bus et en RER, entre ma cellule surtaxée (« un appartement », il parait) et le labo.

Non ça ne va pas, je la refais. Je disais donc, l’un des avantages de vivre à Paris c’est les trajets dans les transports en commun, où l’on peut se laisser doucement bercer, le nez dans son bouquin. Car un « homme bien conformé[…] devine les remèdes contre ce qui lui est préjudiciable; il fait tourner à son avantage les mauvais hasards; ce qui ne le fait pas périr le rend plus fort. ». Vous l’aurez compris, j’ai récemment fini de lire Ecce Homo de Friedrich Nietzsche et je me suis dit que c’était un moment pas plus mauvais qu’un autre pour parler un peu de ce que j’ai lu récemment (pour deux raisons; d’abord parce que j’ai souvent des idées lecture en lisant celles des autres, ensuite parce que ma page de lecture ne rend pas compte de mon avis).

Sur Ecce Homo, je dirais que c’est pour moi une entrée en matière dans les ouvrages de Nietzsche un peu spéciale; l’auteur nous assène sa conviction de son génie avec une arrogance qui force le respect. Je pense que j’en lirai d’autres de lui.

The Science of Discworld est l’histoire de notre planète, avec un point de vue scientifique qui couvre des aspects astrophysiques, géologiques et biologiques (l’apparition et l’évolution de la vie) et qui s’entrelace avec un point de vue discworldien sur la Terre, forcément naïf car celui des mages de l’Université de l’Invisible. Une excellente lecture et je me demande ce que recèle le second tome.

J’en parle déjà car je l’ai presque fini, We the media m’a nettement moins emballé. Avec un point de vue centré presque exclusivement sur les États-Unis et des inexactitudes qui frôlent avec les erreurs manifestes—mettre la France dans le même sac que la Chine concernant le filtrage sur internet, franchement, je ne suis certainement pas le premier à défendre notre pays concernant le respect des libertés individuelles mais il faudrait peut-être savoir garder un peu de mesure—l’auteur s’esbaudit de comment des technologies nouvelles ou émergeantes (wiki, blog, téléphone portable avec appareil photo ou caméra intégrée) vont révolutionner la face du journalisme et de la démocratie pour faire de chacun de nous un joyeux acteur dans la conversation globale de la démocratie participative qui fera trembler sur sa base l’establishment des médias (je caricature, mais pas de beaucoup). Je ne dis pas que c’est mal, mais moi je lis dans ce livre un optimisme naïf qui agite des buzzwords sans trop les comprendre (soyons frère dans le journalisme open source); et quand on me parle de discussion globale moi j’écoute ce qui se dit et ma réponse tient en un mot : LoL. Pour sa défense, le livre est sorti en 2004 (mais il me semble qu’il était déjà naïf à l’époque, je suppose que je ne suis pas le bon public).

Je passe rapidement sur les thrillers de Brussolo (bien), sur la deuxième trilogie de Robin Hobb (j’ai fini le premier volume et ça part bien) et sur le cycle baroque de Neal Stephenson dont il me tarde de lire le troisième volume.

Ah, et puisque Dieu est mort, ce fut mon plaisir (quoique teinté d’une certaine déception) d’impie notoire d’ouvrir lorsque sonnèrent à la porte une troupe d’enfants porte-paroles d’une religion sur le déclin et venus nous annoncer la veillée pascale. C’est marrant, j’étais pas intéressé. Je prends ceci comme mon devoir civique d’athée de décourager poliment mais fermement les traditions dont la seule excuse est la religion. Alors souvenez vous :

  • Pâques, c'est des jours fériés, du chocolat et de la crise de foie (rien de plus),
  • Noël, c'est des jours fériés, des cadeaux et un prélude à nouvel an (rien de plus),
  • il n'y a pas des enfants de chœur qui viennent sonner l'angelus, mais des merdeux qui vous réveillent un jour où vous auriez voulu faire une grasse matinée.

Atheism needs you!