Ah mais tu ne me comprends pas papa.
Arrivé à Nijmegen ce soir — le bon sens voudrait que vu comme ça s'écrit, ça se prononce nige-mais-gueune, perdu, ça s'éternue naiï-mais-keun — il reste encore quelques instants de codage frénétique avant de se coucher histoire de pulvériser comme il se doit les concurrents lors de la compétition de programmation/calcul numérique many digits. J'ai dit "pulvériser" ? Je m'emporte, il s'agit après tout d'un challenge amicale; je voulais plutôt dire "mettre une branlée amicale mais virile" aux autres.
Sur le trajet aller, un arrêt dans un salon de café en Belgique qui valait son pesant de cacahouettes. À l'une des tables voisines se trouvaient deux dames d'un certain âge qui discutaient paisiblement, d'une voix douce et calme qui charmaient mes oreilles car chargée de l'accent du coin. Un vrai bonheur. J'adore cet accent. Je pourrais rester à l'écouter des heures si mon sourire béat que je cache mal ne risquait pas de me trahir, sourire qui me vient à la perspective que le décor passe soudain en noir et blanc et que Benoît, Rémi et les autres s'invitent dans la scène.