La critique qui pulse.
Profitant d'une surveillance d'examen de trois heures ce matin (je n'en demandais pas tant), j'ai mis un terme à la lecture douloureuse sur la fin de La littérature sans estomac par Pierre Jourde. Douloureuse parce que la critique littéraire de haut vol de romans que je ne connais pas et qui sont trop éloignés de mes lectures m'intéresse peu, et surtout car la critique est plus amusante quand elle est caustique. En fait le début du bouquin (pour être juste, les trois quarts) est tellement bon dans sa façon de démonter quelques acteurs majeurs — et quelques fois heureusement éphémères — du paysage intellectuel français que c'en est une lecture indispensable et thérapeutique pour ceux qui ont un jour lu, par exemple, Beigbeder. Pour apprécier un peu le style, je ne résiste pas à l'envie de vous en donner un extrait, en espérant que ça reste dans le cadre de ce qui est permis par les lois actuelles sur le copyright, en ce moment on nous enfonce le bâton tellement profond qu'on en vient à douter; un extrait donc où il est question d'Éloge de l'infini de Philippe Sollers :
Précisons d'emblée qu'il ne s'agit pas d'un recueil d'articles. L'auteur refuse cette expression, certes beaucoup moins glorieuse que le titre : « il ne s'agit pas ici d'un recueil mais d'un véritable inédit, chaque texte ayant toujours été prévu pour jouer avec d'autres dans un ensemble ouvert ultérieur. Dans un tel projet, encyclopédique et stratégique, les circonstances doivent se plier aux principes. » C'est impressionnant. Si l'on traduit, cela veut dire que Philippe Sollers aurait pu écrire un grand ouvrage «encyclopédique», qu'il ne l'a pas écrit, mais qu'une certaine cohérence se retrouve dans l'ensemble des articles recueillis. Bref, il s'agit d'un recueil d'articles.
Google étant votre ami, voici un autre avis sur La littérature sans estomac.