Les questions que vous ne voulez pas que votre progéniture vous pose.
Je ne pense pas là aux grands classiques auxquels on accorde trop d'importance de toute façon et pour lesquels il est facile de trouver une ou plusieurs réponses. Le fameux « dis papa comment on fait les bébés ? » ne devrait franchement mettre personne dans l'embarras. Je suggère au choix pour les parents étourdis la variante avec les détails physiologiques et techniques, bref, le programme de biologie de lycée, la version avec bouteille de lait comme le font Les Nuls ou encore tout simplement : « Ils sont décantés dans une cuve axlotl ma chérie, comme les gholas ».
Non, je veux parler des questions vraiment embarassantes. Du genre de celles pour lesquelles on a une première vague idée de la réponse, qu'on n'arrive pas forcément bien à justifier, pour se rendre compte après deux jours qu'en fait c'était facile malgré tout. Bref, je parle des questions que je me pose sur le chemin de retour du labo. « Au fait, pourquoi les corps finis sont cycliques ? » (facile si on admet qu'ils sont commutatifs). Et d'autres du même genre. Tous les spécialistes de l'éducation des merdeux vous le diront : s'il se met à vous poser une question dans ce genre, la bonne vieille baffe dans la gueule (de revers) est encore la meilleure solution. Ma question de ce soir, j'en ai presque honte. Ça commence en remarquant que les corps finis, c'est vache de bien. Ensuite je me dis qu'on a des corps qui ont la puissance du continu (j'aime bien cette expression) comme C ou R. Et la question naturelle se pose alors : est-ce qu'on aurait par hasard des corps infinis dénombrables ?
Cette interrogation existentielle a bien tenu la seconde qu'il m'a fallu pour me rendre compte qu'il n'y avait pas besoin d'aller chercher plus loin que son Q.
Sinon, dans la série c'est jamais aussi bon que la première fois, j'aurais pas dû oublier les carottes.