Étude comparative du <em>supporter</em> et de <em>ostrea edulis</em>
J'ai mangé une fois de l'huître; la salope se détachait mal de sa coquille et j'y suis allé en deux fois, me prenant d'abord une giclée de jus et vin mêlés dans la bouche, puis une substance pâteuse, froide, et qui sentait la mer sans plus d'intérêt que ça.
J'ai déjà vu pas mal de matchs de tennis à la télé, mais jamais en tant que spectateur directement dans les gradins (les matchs disputés par mes coéquipiers lorsque je jouais encore à ce sport ne comptent pas). Et de ce que je viens de voir du match de qualification France-Suède joué à Strasbourg et comptant pour la coupe Davis, je ne suis pas trop enthousiasmé à l'idée de payer pour me retrouver entourés de personnes qui agitent des drapeaux, font s'entrechoquer (et je suis généreux en parlant de "choc") deux symboles phalliques sponsorisés pour applaudir la faute que vient de commettre le concurrent du joueur "supporté", et qui démontrent une capacité de nuisance sonore (grande) inversement proportionnelle à celle d'apprécier du bon jeu (faible).
Quel rapport? Mon étude scientifique sommaire de l'huître montre une absence totale de sentiment chauvin, ce qui selon certaines conceptions du monde la place donc au dessus du supporter sportif moyen, fût-il de tennis, sport jusqu'à un certain temps épargné de cette engeance (ou du moins c'est mon impression).