Jour de carence
J’ai récemment lu un article du Monde concernant le jour de carence des fonctionnaires. Je ne sais pas pourquoi il est apparu en page d’accueil ce mois-ci alors qu’il date de novembre, mais peu importe. Ma réaction après la lecture de cette article se résume bien par « Ah, voilà pourquoi je ne pourrais plus travailler en France ou pour la fonction publique ». Je ne sais pas exactement à quoi je m’attendais en lisant un article qui parle d’absentéisme.
Dans la mesure où j’ai la chance de n’être rarement malade, et que je n’ai pas besoin de me formaliser d’un arrêt maladie lorsque je le suis, je rappelle que le jour de carence consiste à ne pas rembourser le premier jour d’arrêt maladie. Pour éviter les arrêts maladie de complaisance, la solidarité envers les personnes malades ne commence donc qu’après un jour de congé sans solde.
Mais c’est encore pire dans le privé, où il y a trois jours de carence! Quel effet cela peut-il avoir sur les travailleurs? Personnellement, cela veut dire que si j’ai un début de symptomes grippaux, je vais prendre mon courage à deux mains et aller au bureau coûte que coûte, faisant profiter mes collègues de tous mes germes. A contrario, dans l’entreprise américaine pour laquelle je travaille, on m’encourage à me reposer à la maison quand je suis malade pour 1) revenir au travail en forme et 2) ne pas contaminer mes collègues.
Autre effet pervers: j’aurais tendance à prendre un arrêt maladie plus long. Si je perds un (ou trois) jours de paie, autant rentabiliser les trois jours perdus. Peut-être même que je vais essayer de gratter, oh, une semaine de plus, pour compenser les jours de carence d’arrêts maladie précédents.
Oh, est-ce qu’on résoud un problème réel? Non! L’article rappelle que l’absentéisme des fonctionnaires est moindre que celui du privé. Peut-être qu’une conclusion raisonnable serait qu’enfantiliser ses employés n’est pas une stratégie efficace?