Esprit critique es-tu là?

Posted on Mar 26, 2013

J’emprunte le titre de ce billet à un ouvrage zététique (que par ailleurs je n’ai pas lu) car je trouve qu’il illustre assez bien le sujet du jour, à savoir les podcasts et blogs que je suis depuis peu et ayant globalement pour thème commun le scepticisme (et tous sont en anglais).

On commence par Skeptoid, podcast hebdomadaire présenté par Brian Dunning d’une durée variable (autour de 15 min) et traitant chaque fois d’un sujet précis (tel que l’homéopathie, une théorie du complot du 11 septembre ou encore une histoire de château hanté aux Royaume-Uni pour en citer quelques-uns) avec une approche critique et investigatrice. Sur le même site, un blog fédère des articles de sceptiques (et j’ai commencé à le suivre aussi).

Toujours hebdomadaire, le Skeptics Guide to the Universe est un talk-show (je sais, le terme est pour le moins étrange pour un podcast audio uniquement) d’un peu plus d’une heure traitant de l’actualité scientifique (et pseudo-scientifique). Le ton est plutôt détendu, et pour ce que j’en ai vu le thème médical est souvent à l’honneur (ce qui n’est pas si étonnant car la médecine est une victime majeure des pseudo-sciences).

Steven Novella, l’un des participants au Skeptics Guide, a son propre blog, Neurologica. J’y trouve certaines redites avec le Skeptics Guide, mais le format écrit permet plus de profondeur. Il écrit aussi dans Science-Based Medecine parmi d’autres auteurs.

Je suis ces podcasts et blogs pour me tenir au courant de l’actualité sceptique/scientifique et des attaques dont elle est l’objet. Mais de façon intéressante, ce que j’ai lu ou entendu m’a aussi fait remettre en cause certaines notions qui paraissaient évidentes. Par exemple:

  • l’idée selon laquelle l’agriculture bio est fatalement « meilleure » que l’agriculture dite traditionnelle. Il semblerait que la science ne confirme pas cette croyance dont l’attrait réside essentiellement dans le sophisme « naturel > synthétique ».
  • l’injonction de « consommer local » à tout prix, alors que le gaspillage lié au transport peut s’avérer moindre que celui qui résulte de la culture locale de plantes non adaptées.
  • l’hostilité aux OGM, auxquels on préfèrera la sélection des plantes par les méthodes antérieures (que l’on fantasme plus « naturelles » mais qui seraient aux OGM ce que le tromblon est au scalpel).

De podcasts en blogs, j’en suis venu à découvrir puis adhérer au Committee for Skeptical Inquiry et m’abonner à leur magazine, Skeptical Inquirer. J’ai d’ailleurs l’impression, peut-être à tort, que le mouvement sceptique est plus fort, plus visible, aux États-Unis qu’en France. Cela ne serait d’ailleurs pas forcément une bonne nouvelle mais une réaction aux attaques plus nombreuses dont la science fait l’objet par ici (enseignement du créationnisme par exemple).